Interview de P.Julien, entraîneur du pôle compétition du GAG
Passionné par l’escalade, j’ai toujours cherché à progresser, que ce soit à titre personnel en tant que grimpeur ou quand je me mets au service des autres en tant qu’encadrant. Pour être efficace je sais qu’il faut acquérir ou réactualiser ses connaissances surtout à l’heure actuelle où l’activité est en pleine mutation. J’ai suivi plusieurs formations successives jusqu’à obtenir le diplôme d’entraîneur niveau 2. Dans le même temps, bon nombre de grimpeurs du GAG ont manifesté l’envie de dépasser le simple cadre du loisir et de s’engager davantage dans la compétition. La création du pôle est certainement liée à ces deux choses.
Nous prenons en considération les résultats mais aussi le potentiel en fonction de critères plus globaux. Si les qualités physiques incontournables pour un grimpeur sont déterminantes, nous essayons d’évaluer également sa détermination et sa capacité à accepter des charges d’entraînement lourdes et parfois contraignantes.
Les grimpeurs du pôle s’engagent à s’entraîner deux fois par semaine minimum, à participer régulièrement aux stages et aux sorties mises en place ainsi qu’aux compétitions régionales et aux coupes de France, si leur niveau le permet. Ils doivent s’attendre à être en difficulté pendant les séances d’entraînement, à encaisser de grosses charges de travail musculaire. Ils doivent se montrer patients et accepter que les efforts réalisés produisent des effets souvent différés. Ce n’est pas toujours facile à cet âge-là.
Selon la catégorie et le niveau de développement corporel du grimpeur, on propose un travail en lien avec les différentes gestuelles en escalade, un travail plus énergétique sur la tenue de prises ou encore un travail sur le volume et l’endurance de force. Enfin nous essayons de développer chez nos jeunes les dimensions psychologiques et stratégiques qui sont primordiales en compétition. L’engagement émotionnel, la connaissance des formats de compétition, la gestion du stress ou encore la prise de décisions sont souvent déterminants.
Avec Nico, nous nous répartissons les tâches. J’interviens davantage auprès des plus jeunes sur la dimension technique, à un moment où la motricité est encore extrêmement plastique. Les poussins et les benjamins ancrent plus rapidement et plus durablement les apprentissages car ils sont moins parasités par d’autres gestuelles du fait de leur jeune âge. Il est plus facile d’assimiler un geste nouveau que de le corriger. Nicolas travaille davantage avec les plus grands sur les aspects « physiques » de la pratique. A partir de la catégorie minime, le moment d’éprouver physiquement sa technique est venu. Le travail devient bien plus physiologique, avec des temps de soutien de l’effort plus long, un travail de l’endurance de force, de la résistance, de la force explosive…etc. Cela explique aussi pourquoi nous faisons un recrutement si large.
Ce projet, mis en place depuis maintenant 3 ans, nous donne entièrement satisfaction. Il nous permet notamment de truster un bon nombre de premières places sur les podiums régionaux et de qualifier régulièrement des grimpeurs du GAG aux championnats de France.
Pour juger de la qualité de notre action nous avons plusieurs indicateurs, à commencer par la présence régulière des enfants aux séances difficiles et la confiance qu’ils nous accordent dans leur engagement. Quand ils s’éprouvent et qu’ils finissent par prendre du plaisir dans la difficulté, nous savons qu’ils franchissent un cap et qu’ils sont prêts pour la compétition. Bien évidemment, nous mesurons en dernier lieu notre efficacité au regard des résultats de nos grimpeurs dans les différentes manifestations. Il est difficile d’être véritablement objectif car la Région Centre Val de Loire n’est pas très représentative du niveau des grimpeurs français. Nous savons que le niveau monte partout, nous essayons de suivre même si nous nous savons limités par nos conditions d’entraînement.
C’est un groupe soudé, un groupe prêt à s’entre-aider, un groupe qui partage les mêmes valeurs liées à l’effort et à l’humilité. Un bon groupe doit naturellement générer une dynamique importante et susciter à tous ses membres l’envie d’aller toujours plus loin, de faire toujours mieux.
Oui plein, comme être plus disponible et présent au moins sur deux à trois séances d’entraînement, pouvoir organiser plus de déplacements dans les salles privées ou en falaise ou encore travailler sur la base de plans d’entraînement vraiment individualisés. Nous sommes tous bénévoles et tous les cadres du GAG sont déjà très occupés.