Date : 04/10/2023
Ce week-end, du 30 septembre au 01 octobre 2023, dix adolescents, encadrés par six cadres, s’initient à la pratique du bloc en extérieur sur le caillou magique de Fontainebleau. Paul Germouty, le nouveau trésorier adjoint du GAG, organise ce projet pour faire partager et transmettre sa passion première pour le bloc.
A onze heure, le bivouac est installé dans le camping de la Musardière, en pleine forêt de Fontainebleau. C’est un camping qui accueille les grimpeurs du monde entier (des allemands aussi !) et qui a des airs de camping de festival. Les adultes du GAG dorment dans les camions (privilège de l’âge), les jeunes dans les tentes et les jeunes adultes (Noémie et Salomé) dorment à la belle étoile dans leur hamac respectif…recouvert d’un étrange sac poubelle géant (!).
Le choix judicieux des deux sites (La Gorge au Chat et le 95,2) permet aux jeunes grimpeurs de découvrir mais aussi de se confronter aux spécificités des beaux blocs de grés de « Bleau » : le rocher en écailles de poisson, les pieds fuyants et l’absence de prises de mains dans les dalles ou encore les fameux réta sur plats…très plats.
Lors de la première journée, Salomé, Noémie, Paul, Emmanuel, Laurent et Damien posent le cadre et donnent les conseils et les consignes pour une pratique plaisir, sécure et responsable de l’activité. Après un échauffement commun, des petits groupes de trois à quatre grimpeurs sont dispatchés sur les premiers circuits oranges (Assez Difficiles). En fin de journée la tribu entière se rassemble autour des circuits plus exigeants bleus et rouges (Difficiles à Très Difficiles).
Au camping : douches, bolognaises, Loup Garou (le jeu) et dodo.
Le lendemain, levée du campement entre deux tartines de confiture ou de pâte à tartiner bio avant la dépose sur le deuxième spot de grimpe. Quelques détours inutiles lors de la marche d’approche mais rien de comparable avec ceux du retours. Avec les crash-pad sur le dos, la petite communauté des grimpeurs du GAG ressemble à une procession de dominos dans la forêt. Arrivés sur site, l’ambiance est identique à celle de la journée précédente : sable fin, odeur de pin, grand soleil et grands sourires.
Après un échauffement et une mise en route progressive, le groupe se rassemble autour d’un bloc majeur (6b+) avec une grande traversée avec crochetages de talons successifs. Personne ne parvient à sortir du toit. Pas grave.
Pour Damien, « on voit déjà dans l’attitude des grimpeurs des profils différents avec ceux, qui d’un côté, se concentrent et persistent sur peu de blocs très durs avec la volonté farouche d’en découdre et, d’autres, plus attirés par le « butinage » et qui vont privilégier la quantité et le plaisir d’enchaîner les tops dans les circuits plus simples. C’est aussi l’intérêt principal de ce genre de sortie : permettre à chacun de passer un bon moment ; de le passer ensemble mais avec des pratiques à la carte quant aux choix des niveaux, des styles de blocs ou encore de l’intensité et de l’engagement de chacun dans chaque run ».
La session se termine en début d’après midi avec un dernier round pour les grimpeurs vaguement opérationnels, ceux à qui il reste encore un peu de peau sur les doigts, de gomme sur les chaussons et de jus dans la machine. Les deux derniers blocs sont engagés Tous les crashs-pads sont réquisitionnés au pied des blocs et les parades mobilisent plusieurs partenaires. Pas question de terminer la session sur un incident.
Pour Manu, « ce genre de rassemblement est précieux et témoigne de toutes les richesses dont bénéficie notre association : de jeunes grimpeurs déterminés et extrêmement sympathiques, des modes de pratique diversifiés et des sites variés pour découvrir et s’adonner à l’escalade ou encore une équipe passionnée, compétente et soucieuse de transmettre ».
Enfin il reste surtout à saluer et à féliciter les jeunes pour leurs prestations convaincantes mais aussi pour leur attitude exemplaire lors de ce petit stage. Élisa Bonnin, Jeanne Tixier, Lylou Chambonneau, Taïna Moinot, Ellyn Wetter, Lou Vieillard, Mao Goubeaud, Alexis Pagnard, Pierre Galliene et Paul Emile Dufour se sont comportés comme de véritables grimpeurs impliqués et responsables. Ils ont fait honneur aux cadres du GAG qui étaient très fiers de leur comportement sur le site de bloc le plus renommé au monde.
Pour Taïna : c’était cool de découvrir le bloc en milieu naturel. Les repères sont différents par rapport à la résine. Les cotations sont moins valorisantes et les techniques à mettre en œuvre sont rarement intuitives. L’environnement est si beau qu’on croirait davantage à un décor qu’un agencement naturel. Tout le monde s’entend bien. Je suis partante pour de nouvelles sessions !
Devant le succès de cette première, il est fort probable que cette sortie soit reconduite l’an prochain. Le projet d’un week-end ou d’un séjour « grimpe en falaise » (dans le Lot par exemple) est aussi à l’étude. Affaire à suivre.